Présentation de Un paria des îles
"Je sens ici, à un point intolérable, cette quête incessante de l'autre. L'amour, la folie d'une passion sont dans cette brûlure. C'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de femmes dans les romans de Conrad. Pourtant cet amour est partout. C'est lui qui élève, qui fait affronter le monde, qui nie la destruction. Le désir est la violence à l'état le plus pur, ivresse aveugle, injustice parfois, qui lie la passion à l'anarchie primitive du monde, à la guerre, au mal. L'amour intense, unique, éclaire et consume aussitôt ceux qui sont touchés." J-M. G. Le Clézio. "Elle se tut, suffocante. Dans l'horreur des secondes qui s'écoulaient, elle voyait devant elle cet homme à demi nu, à l'air fou ; plus loin, en bas vers la rivière, elle entendait faiblement les hurlements insensés de Joanna appelant au secours d'une voix stridente. Les rayons du soleil inondaient tout, elle, lui, la terre muette, la rivière murmurante ; doux éclat d'une matinée sereine, qui lui paraissait traversée par de sinistres passages d'obscurité incertaine. La haine emplissait l'univers, emplissait l'espace qui les séparait ; la haine de la race, la haine de l'homme né dans le pays du mal et des mensonges, d'où seul le malheur pouvait venir à ceux qui ne sont pas Blancs. Et tandis qu'elle se sentait là, toute raison l'ayant désertée, elle entendit un murmure à côté d'elle, le murmure de la voix morte d'Omar, qui lui disait à l'oreille : 'Tue ! tue !'"
--Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
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