L'épaisseur de ce fort volume, la richesse et l'érudition du discours font tout d'abord naître une inquiétude, que quelques pages suffisent à dissiper : Du lyrisme n'a rien d'un fastidieux travail universitaire. Manifeste alors, d'un poète à la fois discret et reconnu, auteur fécond (près d'une trentaine d'ouvrages à ce jour), essayiste brillant et directeur d'une importante revue littéraire (Le Nouveau Recueil) ? Oui et non, même si le ton, paisible, laisse volontiers affleurer ce qui brûle de passion derrière les lignes. Promenade, conversation intime avec Platon, Jaccottet, Ronsard et Bonnefoy, Rilke ou Valéry ? Méditation plutôt, balayage méthodique, exploration d'une poétique où Baudelaire et Rimbaud se taillent la part du lion, chacun combattant ou exaltant un lyrisme protéiforme, mais toujours tendu, entre mémoire et oubli, vers l'inexprimable. Né avec Orphée, premier poète, le lyrisme surgit de "la rencontre de l'amour avec la mort". Sa vraie limite ? Le silence, où cette "poésie cardiaque" trouve écho et se saborde en même temps. Pour conclure ce texte juste et précieux, quelques scholies, où la critique poétique se fait, lumineusement, poésie pure. --Scarbo
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